jeudi 4 juin 2015

Viva la Savoyanna!

Viva la Savoyanna 


Personnages réels:
-Louis XIV
-Marie-Adélaïde de Savoie épouse du duc de bourgogne petit fils de Louis XIV
-Marie-Louise de Savoie, sœur cadette de Marie-adelaide et future reine d'Espagne
-Philippe,Duc d'Anjou puis roi d'Espagne fiancé de Marie-Louise et petit fils de Louis XIV

Personnages fictifs:
-Mademoiselle de Maux, la narratrice demoiselle d'honneurs de Marie-adelaide et ancienne amante du duc d'Anjou.
-Mademoiselle de Châtellereault, demoiselle de la cour

C'est une petite nouvelle que j'ai écrite voilà quelques mois! En attendant la suite de mon roman je poste ça!

Bien à vous
Michelle




Viva la Savoyanna:

Les hommes ricanaient,les femmes gloussaient dansaient médisaient sur l'un ou l'autre et toujours Marie-Adélaïde au centre à faire milles pitreries, à se goinfrer, à boire du champagne comme on boit de l'eau, à crier comme un soldat soûl et le Roi, toujours là à applaudir les délires de sa "petite fille chérie" qui n'avait pas moins de 16 ans!

Quand a moi, je me sentais comme épiée de toutes parts... Évidemment après avoir été aperçue sortant des appartements du duc d'Anjou à 3heures du matin la cour se posait des questions assez douteuses à mon sujet. Ce n'est pas moi qui vais les contredire! A quoi cela servirait-il de toute façon?... S'il leur plait à me croire la maîtresse du petit fils du Roi eh bien grand bien leur fasse! Je n'ai point de compte à leur rendre!
-On raconte que monsieur d'Anjou, va, sous peu,épouser Marie-Louise de Savoie.
Je me retournai d'un coup.
-En quoi cela me concerne-t-il?
Mademoiselle de Chatellrault pouffa d'un rire nerveux derrière son éventail et s'éloigna sans plus d'explications. Qu'elle aille au Diable! Comme tous les autres d'ailleurs! Es-ce un si grand crime d'aimer? À les voir tous ,partagés entre airs hilares et offusqués, on dirai que j'ai commis le pire des crimes...
Je dus raccompagner ma maîtresse, Marie-Adélaïde à demi-saoule dans ses appartements. Enfin allai-je avoir la paix! J'ouvris la porte de son appartement et la laisser passer avant de refermer la porte derrière nous.j'etais sensée l'aider à se dévêtir et à la mettre au lit.
Je n'eus pas fini de me retourner que la princesse me claqua une gifle sonore en plein visage.Je vis ses yeux noirs briller de sommeil et de haine.
-Croyez-vous vraiment que je vais laisser une de mes demoiselles, une putain, appelons les choses par leur nom, soutirer à ma sœur son fiancé?
-Comment?... Mais de quoi parlez-v...
-Taisez-vous imbécile!  Sur ses mots elle alla chercher une lettre posée sur son secrétaire. La pièce était sombre... On ne distinguais que la lumière de la lune filtrant à travers les rideaux de la fenêtre.
-"Ma chère sœur, commença à lire Marie-adelaide en hurlant presque de fureur. Je ne comprenais pas ou elle voulait en venir... Cela a -t-il une quelquonque importance après tout?
Je suis au comble du bonheur! L'on m'a annoncé hier que j'allais être fiancée au futur roi d'Espagne! Vous le savez certainement mais je voulais vous l'annoncer! Après toutes les éloges que vous m'avez faites de ce prince je ne peux m'empêcher de l'imaginer comme le prince de mes rêves! Dieu que je suis heureuse! Un tel bonheur ce peut-il concevoir? Es-ce pêcher que d'être ainsi transportée aux cieux à la seule annonce de son nom?
Mon adorée Marie-adelaide je vous dois certainement cette union! L'amour que vous porte le Roi de France n'a fait que hâter sa décision à ce que j'épouse son autre petit-fils! Je vous dois tant ma grande sœur adorée! Que j'ai hâte de le rencontrer! Un si grand amour est merveilleux! [...]
Je vous embrasse tendrement
Votre dévouée et aimante sœur
Marie Louise de Savoie (et future reine d'Espagne! Reines de France et d'Espagne nous deux! Je suis au comble de la joie!)"

La princesse marqua un temps d'arrêt pour le fixer avec ses yeux noirs comme la nuit.

-Voilà ce que m'écrivait ma sœur de Savoie voilà trois jours! Comment voulez-vous à présent que je lui annonce que son fiancé adule s'est épris d'une catin qui de plus est une de mes demoiselles? Croyez vous que j'en aurai le courage! La pauvre si jeune,si naïve et ignorante des choses du monde... Je n'ai point le cour à l'instruire des ignominies qui ont pour but d'entraver son bonheur... Mais le bonheur n'est point concevable pour une reine.

Je détestait quand elle s'apitoyais sur son sort... Cela ne lui allait point.c'était ridicule.

-Je me sens presque directement coupable!...continua-t-elle .Presque autant que vous devriez l'être!

Je ne savais que répondre...coupable? Mais de quoi?

-Il y a tant de gentilshommes à la cour fallait-il qu'entre tous cela vous jetiez votre dévolu sur un prince qui n'aurai jamais pu être le votre?

Je ne répondis point. Qu'aurait-je pu répondre après tout...

-
Aurez-vous perdu votre langue?

-Vous me donnez des noms que je n'ai point à entendre. L'amour ne laisse parfois pas le choix,finis-je par répondre dans ma détresse

-On à toujours le choix! Nous faisons toutes des choix!

C'est vrai j'ai toujours le choix entre le couvent et la fuite. La fuite n'étant pasossible, on lancerai la police à ma recherche le seul "choix" ou plutôt la seule option reste le couvent.
"Personne ne voudra épouser une fille sans honneur. Vous déshonorez la famille avec vous actions indignes. Usez de votre dot pour entrer au couvent et essayez de racheter vous pêchers." M'avait écrit ma mère. Je ne reçus pas de courrier de mon père, il m'avait déjà renié.

-Tout le monde n'a pas de choix! Moi je n'en ai plus! Plus maintenant ou je me vois, malgré moi destinée aux grilles d'un couvent .Je plongeai mes yeux dans les siens. Vous avez et aurez toujours le choix car vous êtes princesse et je ne le suis point.

-Ne vous êtes vous jamais rendue compte que vous-même a votre propre destin vous êtes enchaînée? Vous-même avez crée la cage dans laquelle vous vous plaignez d'être enfermée.C'est d'avoir fait le mauvais choix qui vous condamne à ne plus en avoir.

-C'est d'avoir aimé qui me condamne... Hélas cet amour, cette vie qui m'a donne plus de douleur que de bonheur je ne l'échangerais pour aucune autre. Je la revivrai, milles fois, si j'avais pu juste pour pouvoir l'aimer encore... L'aimer toujours et à jamais... Tous ces moments...
-Taisez-vous!
-Certes de l'amour vous ne savez point grand chose... Vous qui n'aimez point.
-Je vous interdit de me juger! De mon cœur vous ne savez rien...
 Je vis des larmes emplir ses yeux. Elle se retourna d'un coup. Elle n'a jamais aimé qu'on la vis pleurer. "Une reine ne pleure pas "

-N'oubliez pas que vous parlez à la future reine de France! Finit-elle par articuler.
-Je ne l'oublie point,Votre Altesse.
-Vous regretterez d'avoir fait souffrir ma sœur.
-Du plus profond de mon âme je vous promet de n'avoir jamais eu l'intention de la faire souffrir. Je ne voulais le malheur de personne.

Cela est la vérité... Je n'ai jamais voulu causer de tort à personne. Je suis guidée par mon cœur, par le désir. Je suis faite de sentiments. Un mélange de bonheur et de douleur. Une volonté qui monte parfois en moi comme la lave d'un volcan. Ce désir est incontrôlable. Je n'ai jamais tanté de l'étouffer. Jamais je n'ai renier qui j'étais, je suis faite ainsi pourquoi ne pas l'admettre plutôt que de le cacher?

-Vos promesses ne comptent pour rien à mes yeux. Allez maintenant j'en ai assez entendu.

Je fis ma révérence,dégoûtée d'avoir à me baisser devant une princesse pour laquelle je n'avais plus aucun respect. Je sortis en courant de cette pièce immense. Je couru à travers les corridors sombres et les couloirs déserts, je manquai de trébucher sur les marchés du grand escalier. Je couru jusqu'à la première fenêtre.... Une de celles qui donnaient sur la cour d'honneur. Je l'ouvris. Je me penchai au dessus du vide. Que-ce qui me retient? Je ne veux pas passer ma vie à me prosterner devant les grands. Je ne veux pas vivre pour le roi. Je veux vivre pour moi. Et si cela n'est point concevable je préfère, alors m'ôter la vie, qu'il ai une âme de moins à son service.

Je me demande si lui se souviendra de moi... Il m'avait dit "Jamais je ne t'oublierai" . J'eusse préfère qu'il me dit "Je me souviendrai de toi"... Je t'aime Philippe tout roi d'Espagne que tu es devenu... Tout duc d'Anjou que tu fus... Ne devient pas comme eux. Aime le peuple et le peuple t'aimera. Aime moi... Mais même si cela ne t'ai pas possible sache que moi je t'aimerai toujours. Car il n'y a point de crime à aimer. Et cet enfant que je porte et qui ne connaîtra jamais son père. Si seulement tu savais! Je me suis tant de fois demandée, aura-t-il tes yeux, tes cheveux ou sera t'il un mélange de toi et de moi, un ensemble parfait?

Des torrents de larmes tombaient de mes joues "car moi je n'ai pas honte de pleurer. Je n'ai pas honte d'être humaine, je n'ai pas honte d'aimer, pas honte de donner la vie"

Qui peut me reprocher de donner la vie à un enfant? Y a t'il plus belle chose que la vie?
C'est la que je me rendis compte: Je ne peut pas sauter. Je ne leur ferai pas ce présent. Je ne leur offrirai pas ma défaite. Je dois à notre amour , je dois à la vie de rester en vie pour pouvoir donner la vie à cet enfant qui ne demande qu'à été heureux.

Le temps passa. Marie-Adélaïde continuait ses pitreries. Le roi la laissait monter sur les tables, jouer des sommes immenses, boire au delà de raison... Enfin elle est princesse!

-Mademoiselle de Maux! Appela-t-elle. J'ai appris l'arrivée de ma sœur en Espagne! Le roi et elle sont à présent mariés et heureux comme il n'est point permis de l'être.
Je serrai les poings. Je la hais. Je hais son hypocrisie. Qu'ai je fait pour mériter pareil traitement?

-J'en suis fort aise madame.
En d'autres circonstances, en privé, je lui aurai tourner le dos et serai partie mais aujourd'hui, en public et devant le roi il n'en était pas question.
-Je voudrai aussi faire parvenir un présent à ma sœur, ainsi qu'une lettre mais je ne veux pas les envoyer par la poste ordinaire.Cela serai inconvenant... Presque vulgaire... Pour des circonstances extraordinaires il faut aussi une envoyée extraordinaire! Ainsi je vous nomme envoyée extraordinaire en Espagne!

Voilà qui fut curieux. Pourquoi moi? Étais -ce une plaisanterie de mauvais goût? Un badinage de salon qui n'avait pas lieu d être pris au sérieux?

-Vous partirez des demain.
Cette phrase me laissa comprendre qu'il ne s'agissait absolument pas d'une plaisanterie mais bel et bien de la vérité.Étais-ce méchanceté préméditée ou simple indifférence qui l'avait obligé à porter son choix sur moi? Je penchai plus pour la cruauté.

Je passai des semaines dans la voiture aux armes de Marie-Adelaide. J'appris que "La Savoyanna" comme les Espagnols avaient désormais l'habitude d'appeler Marie-Louise, leur nouvelle reine, était très aimée "Intelligente,joyeuse et courageuse" avait précisé l'ambassadeur d'Espagne .Grand bien leur face!
Je me décidai finalement à écrire un petit mot à Philippe,trois mots pour être plus exacte, les derniers que je lui adresserai de toute mon existante pour finir en panache!

"Viva la Savoyanna"